Les élections présidentielles égyptiennes : un simulacre de démocratie


Les élections présidentielles égyptiennes auront lieu le 26 mars prochain. Le président actuel, le maréchal Abdel Fattah Al-Sissi sera réélu sans l’ombre d’un doute. Tous ses adversaires potentiels ont été écartés et le seul candidat qui reste en course le soutient. L’espoir démocratique insufflé par la Révolution de 2011 semble définitivement éteint.
Malgré la présentation de plusieurs candidatures à la magistrature suprême, Al-Sissi a bien failli être le seul en lice. En effet, au cours du mois de décembre dernier, l’ancien Premier ministre, Ahmed Chafiq retire sa candidature après son retour forcé en Egypte. Le même mois, le colonel des forces armées, Ahmed Konsowa est interpellé quelques jours après l’annonce de sa candidature. En janvier, Mohamed Anouar Al-Sadate, le neveu de l’ancien Président renonce à son tour. Le 23 janvier, le général à la retraite Sami Anan est arrêté après avoir déposé son dossier de candidature en même temps qu’Al-Sissi. Le lendemain, l’avocat et défenseur des droits de l’Homme, Khaled Ali, renonce et laisse Sissi seul prétendant à sa seule réélection. Afin d’essayer de renvoyer l’image d’un régime démocratique, le pouvoir en place a cherché dans l’urgence un candidat fantoche à mettre face au maréchal-Président. Ainsi, le leader du parti Al-Ghad, Moussa Moustapha Moussa, soutien indéfectible d’Al-Sissi, va jouer ce rôle. Intimidations, arrestations et choix des autres candidats : les pratiques du Président ne sont pas sans rappeler celles employées sous l’ère Moubarak.

Le Président Abdel Fattah Al-Sissi (source : http://www.lematindz.net/news/23934-pour-donald-trump-le-marechal-sissi-est-un-type-fantastique.html)

Au final, le seul choix qui est laissé aux Egyptiens est de voter ou de ne pas voter. L’enjeu de cette élection sera donc de mesurer l’abstention. Une coalition formée par les opposants au régime appelle à boycotter le scrutin en signe de contestation du régime. En réponse à cela, le régime a affirmé qu’il ne tolèrerait aucune remise en cause du résultat. En cas de forte abstention, il sera possible de considérer qu’une grande majorité d’Egyptiens est mécontente des politiques menées par le gouvernement. En cas de participation importante, au contraire, il sera possible de voir l’approbation de ses politiques. Mais dans tous les cas, il sera difficile de commenter les résultats d’une élection où un seul véritable candidat est en lice et dont l’issue est déjà connue de tous.


P.S.

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