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Affichage des articles du décembre, 2017

Critique : « Téhéran Tabou » d'Ali Soozandeh (2017)

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https://www.sbs.com.au/news/sites/sbs.com.au.news/files/cap_4.png Téhéran Tabou est un film d'Ali Soozandeh, à l'affiche des cinémas français en octobre 2017. Projeté une première fois à la Semaine de la critique de Cannes, ce premier long-métrage du réalisateur iranien s'efforce de dessiner le portrait d'une société iranienne méconnue du public occidental, société qui est devenue un lieu-commun de la dénonciation depuis l'avènement de la République Islamique. Le film suit le destin de quatre personnages, dont les pas se croisent à travers le film : une prostituée qui lutte pour divorcer du père de son jeune fils; une épouse coincée au sein d'une belle-famille oppressante, en proie à une lutte contre ses démons intérieurs ; un jeune musicien dont le travail est constamment censuré par les autorités ; et cette fille qu'il rencontre lors d'une soirée, qu'il dévirginise alors même qu'elle est promise à un autre. Ali Soozandeh parle d

« Les femmes du bus 678 » et le harcèlement sexuel en Égypte

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Les femmes du bus 678 est un film de Mohamed Diab, sorti en 2010, soit un an avant la révolution de la place Tahir.   Ce film est inspiré de l’histoire vraie de Noha Elostaz, première femme à avoir porté plainte, en 2008, pour agression sexuelle en Egypte. Son agresseur, Sherif Gebreel, avait agrippé au volant de son véhicule son sein alors qu’elle marchait dans la rue, la traînant ainsi sur plusieurs mètres. Dans Les femmes du bus 678 , Mohamed Diab raconte l’histoire de trois femmes égyptiennes qui, poussées à bout par le harcèlement sexuel, décident d’agir pour combattre ce « fléau ». Pour montrer que cette lutte concerne toutes les femmes en dépit de leur âge, milieu social ou religieux, le réalisateur brosse le portrait de trois femmes aux profils très différents. Il y a d’abord Fayza, une modeste fonctionnaire voilée, mère de deux enfants, qui tous les jours doit prendre un bus surchargé du Caire pour aller travailler. Ce trajet en apparence anodin devient très vite

Coup de coeur littéraire : Lait Noir, d'Elif Şafak (2007)

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Elif Şafak est une écrivaine turque née le 25 octobre 1971 à Strasbourg. Fille de diplomate, elle passe son enfance et son adolescence dans différentes parties du monde, notamment en Turquie et en Espagne. Elle fait des études en Gender and Women’s Studies et obtient un doctorat en sciences politiques. Elle enseigne ensuite aux Etats-Unis pendant un certain temps puis revient en Turquie et s’installe à Istanbul où elle se met pleinement à écrire. Elle s’impose peu à peu dans le paysage littéraire contemporain turc et international avec des romans tels que Bonbon Palace (2002), La bâtarde d’Istanbul (2006) ou encore Soufi, mon amour (2009). Ses sujets de prédilection, entre autres, sont le soufisme, Istanbul et le féminisme. Une des grandes forces de son écriture est qu’elle réussit à donner une atmosphère unique à ses histoires en mêlant tradition et modernité. Dans Lait Noir , roman autobiographique, l’auteure s’interroge sur l’écriture et la maternité et tente de répondr