Je suis le peuple, d'Anna Roussillon
"Je suis le peuple, le peuple de l’élévation et du combat
- J’aime la
paix mais je me livre à la guerre
-De moi jaillit la vérité et de moi jaillit
l’imaginaire" chantait Oum Kalthoum - dite « l’astre d’Orient » - dans sa
chanson « je suis le peuple » dont le documentaire d’Anna Roussillon prend le
titre.
Il a reçu de nombreuses récompenses et nominations parmi lesquelles une
nomination dans la catégorie longs-métrages par l’ACID Cannes en 2015
(association du cinéma indépendant pour sa diffusion). Ce documentaire nous
présente des échanges et témoignages dans une Egypte rurale impassible, loin
des mouvements de foule, et des émois du Caire et de sa fameuse place Tahrir en
Juillet 2011.
Les Égyptiens du documentaire se livrent librement sur la
politique de leur pays, la définition qu’ils ont de la démocratie tout en
vacant à leurs activités quotidiennes et aux problèmes bien plus réels telle
que la montée du prix du gaz. Pour le chroniqueur Laurent Delmas (France inter)
la réalisatrice illustre dans son documentaire les effets d’une « révolution
dans son sang et non dans son cœur […]« Je suis le peuple » donne confiance,
rassure et galvanise. C’est au-delà des images et des mots, un poème en prose
sur la liberté en marche, la grande liberté».
Ce documentaire est singulier
tant dans son contenu que dans ses choix scénaristiques, en effet le spectateur
est au plus proche des personnages (et non acteurs), la réalisatrice embarque
sa caméra avec elle dans ses déplacements. Ainsi ce choix de cadrage offre une
approche plus personnelle, et nous immerge dans l’intimité de ce village
égyptien tout en permettant d’avoir une autre vision du printemps arabe, plus
pragmatique. Le
spectateur est invité à prendre du recul grâce à une immersion dans le quotidien des protagonistes attachants que son Farraj, sa famille et ses voisins, par rapport aux événements concentrés essentiellement au Caire et à leurs implications concrètes dans leur
quotidien.
L'association Ahlan est fière et peut se targuer du travail de l'une de ses professeurs d'arabe littéraire à l'IEP de Lyon.
Courrez voir le film !
Par Abid Fatem-Zahra
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